► Du lundi 30 juin au lundi 7 juillet 2014 / Christian Prigent : trou(v)er sa langue, colloque international de Cerisy sous la direction de Bénédicte Gorrillot, Sylvain Santi et Fabrice Thumerel
♦ Modification du programme : Nous avons le regret d'enregistrer les forfaits de Tristan Hordé, de Vincent Vivès et de Daniel Dezeuze ; le mardi 1er juillet après-midi, c'est donc Dominique Brancher qui
intervient ("Dégeler Rabelais. Mouches à viande et mouches à langue dans
l'œuvre de Christian Prigent") et le vendredi 4 juillet après-midi Typhaine Garnier, "L’écrivain aux archives ou le souci des traces : « c’est quoi qu’on a été, qu’on est, qu’on sera ? » (Commencement, POL, 1989, p. 27). "
♦ Il reste des forfaits à la journée : 35 €/jour déjeuner compris ou 54 € déjeuner et dîner compris.
♦ Il reste des forfaits à la journée : 35 €/jour déjeuner compris ou 54 € déjeuner et dîner compris.
Pour une participation uniquement aux séances il est demandé 16 €/jour (soit 8 € par matinée ou après-midi).
A
cela il convient d’ajouter la cotisation associative obligatoire
ramenée au tarif étudiant de 10 € pour les personnes de région.
S’inscrire au préalable
en renvoyant le bulletin qui se trouve à la page suivante du site
internet : http://www.ccic-cerisy.asso.fr/bulletininscription.html, en réglant les frais de cotisation et de séance(s) ainsi qu’en précisant ses dates de venues.
CCIC
Tél : 02 33 46 91 66
Fax : 02 33 46 11 39
► Bénédicte Gorrillot et Alain Lescart dir., L'Illisibilité en questions, Actes du colloque de San Diego (USA), avec Michel Deguy, Jean-Marie Gleize, Christian Prigent, Nathalie Quintane, Presses Universitaires du Septentrion, Université de Lille III, printemps 2014, 316 pages, 28 €.
[Christian Prigent, "Du sens de l'absence de sens", p. 31-36 ; chap. 2 : "Les Trouées Christian Prigent", p. 97-138]
► Bénédicte Gorrillot et Alain Lescart dir., L'Illisibilité en questions, Actes du colloque de San Diego (USA), avec Michel Deguy, Jean-Marie Gleize, Christian Prigent, Nathalie Quintane, Presses Universitaires du Septentrion, Université de Lille III, printemps 2014, 316 pages, 28 €.
[Christian Prigent, "Du sens de l'absence de sens", p. 31-36 ; chap. 2 : "Les Trouées Christian Prigent", p. 97-138]
"Prigent l'illisible", titraient Les Nouvelles Littéraires en 1982, au moment où la revue TXT déton(n)ait dans un champ littéraire désormais "postmoderne". Dans son passionnant entretien avec Bénédicte Gorrillot, "Du droit à l'obscurité", l'auteur reconnaît du
reste bien volontiers que, dès la fin du siècle, le discours théoriciste
des avant-gardes est devenu "illisible". Ce qui ne l'empêche pas de
continuer à revendiquer une certaine forme d'illisibilité : dès lors que la langue est ce qui nous sépare du monde, celui qui veut rendre compte de son expérience singulière ne peut le faire que dans une langue étrangère aux discours ambiants. Mais une autre forme d'illisible frappe l'écrivain : Demain je meurs (P.O.L, 2007) lui a parfois paru non lisable car trop lisible (comment réussir une performance orale lorsque "la phrase (mimétique) domine le phrasé (la « poéticité » )" (p. 111) ?
Dans "Du sens de l'absence de sens", Christian Prigent rappelle d'ailleurs diverses significations de l'étiquette "illisible" : ennuyeux, littérairement indigne, "illisible à force d'être trop lisible", hermétique, impartageable parce que idiomatique, daté... Il revient ensuite sur ses propres options : "l'illisibilité est intrinsèque à ce type de rapport particulier à la langue et au réel qu'on appelle littérature" (p. 33). Cette "indécision du sens" revêt évidemment une dimension critique : "Écrire répond à un refus d'être l'otage des fictions que la parole commune, les représentations idéologiques et les croyances qui s'y stratifient tentent de nous faire prendre pour la réalité" (35). En somme, le véritable écrivain serait en quête d'une langue plus "authentique". Mais qu'est-ce qu'une langue véritable ? "Une langue « plus vraie » serait une langue sachant dire qu'il n'y a pas de « vraie langue » " (p. 125), répond Olivier Penot-Lacassagne dans ses notes sur Glossomanies (1996).
Et si "illisible" signifiait incompréhensible par un seul lecteur ? Pour Hugues Marchal, Christian Prigent est un "auteur impossible" (Valery) qui suscite une figure de lecteur impossible ; d'où la nécessité d'une "communauté interprétative". Et le critique de montrer le brio avec lequel l'écrivain (se) joue des savoirs comme des formes, des discours, des registres et des genres : "pour reprendre la métaphore cycliste, Prigent force son lecteur à changer sans cesse de braquet pour traverser des régimes de lisibilité, c'est-à-dire des pactes de lecture, instables" (p. 137).
Dans "Du sens de l'absence de sens", Christian Prigent rappelle d'ailleurs diverses significations de l'étiquette "illisible" : ennuyeux, littérairement indigne, "illisible à force d'être trop lisible", hermétique, impartageable parce que idiomatique, daté... Il revient ensuite sur ses propres options : "l'illisibilité est intrinsèque à ce type de rapport particulier à la langue et au réel qu'on appelle littérature" (p. 33). Cette "indécision du sens" revêt évidemment une dimension critique : "Écrire répond à un refus d'être l'otage des fictions que la parole commune, les représentations idéologiques et les croyances qui s'y stratifient tentent de nous faire prendre pour la réalité" (35). En somme, le véritable écrivain serait en quête d'une langue plus "authentique". Mais qu'est-ce qu'une langue véritable ? "Une langue « plus vraie » serait une langue sachant dire qu'il n'y a pas de « vraie langue » " (p. 125), répond Olivier Penot-Lacassagne dans ses notes sur Glossomanies (1996).
Et si "illisible" signifiait incompréhensible par un seul lecteur ? Pour Hugues Marchal, Christian Prigent est un "auteur impossible" (Valery) qui suscite une figure de lecteur impossible ; d'où la nécessité d'une "communauté interprétative". Et le critique de montrer le brio avec lequel l'écrivain (se) joue des savoirs comme des formes, des discours, des registres et des genres : "pour reprendre la métaphore cycliste, Prigent force son lecteur à changer sans cesse de braquet pour traverser des régimes de lisibilité, c'est-à-dire des pactes de lecture, instables" (p. 137).
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